Le 17 juin 2025, le département Mobilier & Objets d’Art de la maison Artcurial proposera à la vente une pièce exceptionnelle : la plus ancienne et la plus fidèle réplique connue du célèbre collier de la Reine, rendu tristement célèbre par l’un des plus grands scandales de l’Ancien Régime.
Réalisation spectaculaire inspirée du bijou original imaginé pour Madame du Barry sur commande de Louis XV, ce collier symbolise à lui seul le faste d’une monarchie à la veille de son déclin. Composé à l’origine de près de 650 diamants totalisant 2 800 carats, le bijou avait été conçu par les joailliers Böhmer et Bassenge, avant d’être au cœur d’une machination retentissante orchestrée par Jeanne de La Motte, comtesse désargentée, qui parvint à duper le cardinal de Rohan en usurpant l’identité de Marie-Antoinette. La reine, bien que totalement étrangère à l’escroquerie, en vit sa réputation durablement entachée.
La pièce mise en vente est l’une des trois seules répliques connues à ce jour. Conservée jusqu’à aujourd’hui dans la famille du joaillier genevois Lucien Baszanger (1890–1971), descendant de Bassenge, cette réplique a été exécutée à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle, selon la composition « en esclavage » du modèle originel. Fabriquée en alliage d’argent et métal, sertie de pierres d’imitation sur paillon, elle reproduit fidèlement les gravures annotées conservées à la Bibliothèque nationale de France.
Gravé d’après la grandeur des diamants Paris, chez M. Tannay, rue d’Enfer © DR
Utilisée dans plusieurs films, dont L’Affaire du collier de la Reine (1946) et Marie-Antoinette, Reine de France de Jean Delannoy (1955), cette réplique a également été exposée au Château de Versailles à l’occasion de l’exposition Marie-Antoinette, archiduchesse, dauphine et reine. Elle témoigne d’un lien tangible entre mémoire historique, cinéma patrimonial et transmission familiale.
Fin du XIXe – début du XXe siècle
D’après le modèle créé par les bijoutiers Böhmer et Bassenge pour la reine Marie-Antoinette
En alliages d’argent et métal, serti de pierres d’imitation sur paillon, monté « en esclavage »
Estimation : 30 000 – 50 000 €
Estimée entre 30 000 et 50 000 euros, cette pièce sera exposée du 13 au 17 juin chez Artcurial, 7 rond-point des Champs-Élysées, avant d’être proposée aux enchères le mardi 17 juin à 17 heures.
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