L’Afrique du Sud avec African Trackers – Franschhoek

Mercredi 1^er mai, jour férié en Afrique du Sud comme dans bon nombre de pays dans le monde. C’est au petit matin que nous prenons la route en direction de Franschhoek, faubourg de Cape Town se trouvant à une heure de voiture du centre ville, signifiant “le coin des français” en langue Afrikaner. C’est dans cette vallée que se trouvent les immenses domaines viticoles créés par des français au XVII e siècle.

L’histoire de Franschhoek

Chassés de France par la révocation de l’Edit de Nantes (Edit de Fontainebleau), les Huguenots se sont réfugiés un petit peu partout en Europe. Nombre d’entre eux sont allé s’installer en Suisse et ont apporté avec eux leurs compétences horlogères, mais ils sont aussi quelques agriculteurs à s’être rendus aux Pays-Bas. Ces derniers ont été accueillis à bras ouverts par les hollandais qui avaient pour projet de coloniser l’Afrique du Sud au-delà du Cap de Bonne Espérance. C’est ainsi que 200 familles d’Huguenots français ont été acheminées d’Europe au Cap, avec pour destination finale Franschoek. Le but étant de peupler et d’exploiter ces terres fertiles. Les hollandais ont mis à disposition des Huguenots tout ce dont ils avaient besoin, sous forme de crédits. Et très rapidement les Huguenots ont valorisé la terre et se sont mis à prospérer.

Mais afin d’éviter que ces émigrés français ne gagnent en influence, les hollandais ont planifié des mariages mixtes avec des femmes hollandaises qui devaient épouser des hommes français et imposer leur langue à la maison. C’est ainsi qu’en à peine trois générations, le français avait complètement disparu des idiomes usités. Seules traces persistantes, la toponymie locale avec des domaines se nommant  « Chamonix » ou encore « du Plessis ».

Franschhoek avec Scootour

Nous avons débuté notre visite de Franschhoek avec une promenade en trottinette tout-terrains au cœur des vignes du domaine de La Rochelle. Il s’agit d’une manière originale et très ludique de faire connaissance avec les lieux. Idéal pour les enfants !

Babylonstoren, le paradis de Franschhoek

Deux heures après, nous nous sommes dirigés vers Babylonstoren pour une visite du domaine suivi d’une dégustation de vins.

La visite a débuté par le moulin à huile, s’est continuée par les chais, puis a suivi par une dégustation de vins du domaine. Trois blancs, un rosé, puis deux rouges. Ces vins sont faciles à boire. Très fuités, ils pourraient s’associer à un barbecue en plein été. Si on met de côté leur côté exotique, nous n’y avons vu aucun intérêt à en acheter en souvenir. Nous avons meilleur et moins cher en France.

Par contre, il est à noter l’exceptionnelle tenue du domaine. Tout est absolument magnifique. Tellement parfait qu’on croirait un décor plus qu’un domaine « fonctionnel ». Car outre la vigne et les oliviers, Babylonstoren est très connu pour ses vergers et son potager luxuriants. Il est très agréable d’y déambuler et de croquer dans une goyave ou de cueillir un citron Eureka.

Au centre de ce potager dont les plantations sont délimitées par de petits canaux d’irrigation faisant le bonheur des jeunes visiteurs, se trouve le restaurant.

Ce restaurant fonctionne selon le principe du pique-nique, respectant une philosophie particulière. Pas de réservation possible, un menu évoluant en fonction des denrées dont 80 % sont produites au sein du domaine. Les 20 % restantes le sont dans un rayon de 20 kms maximum. Il y est question d’éco-responsabilité. L’idée est intéressante, et le résultat plutôt positif. Nous avons apprécié nos sandwiches au fromage frais produit sur place, les sorbets réalisés « maison », et le thé glacé.

Après ce repas copieux, une balade entre verger et potager se laisse apprécier. Malgré la chaleur due à l’horaire, l’ombre et la végétation autorisent une fraîcheur ambiante. Nous finissons cette promenade au sein de la ferme du domaine. Le temps donne l’impression de s’être arrêté et nous pourrions nous trouver à n’importe quelle époque depuis 1689. Cela est très apaisant et permet une véritable coupure dans le programme au rythme soutenu que nous nous sommes imposé.

Sur la route du retour à Cape Town, Joël Mombilo, notre guide, profite de la présence des trois townships successifs pour expliquer l’histoire et les particularités de ce type d’habitat. Nous y reviendrons sans doute dans un prochain sujet.

Le retour de l’hôtel se fait en fin d’après-midi. Il est décidé unanimement de profiter du room service et d’une longue nuit de repos avant notre départ pour Hoedspruit.

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