Il y a des années qui résonnent comme des cris de victoire, 1972 en fait partie. Une époque où la France vibrait au rythme du rock, des moteurs, et de la mode effrontée. Une époque où l’on se regardait dans les vitrines du drugstore Publicis avec des rêves plein les poches et un bracelet Chapalac au poignet. C’est cette époque que Kelton et Chapal font revivre aujourd’hui, avec une édition limitée de leur Chronographe 1972, une capsule temporelle mécanique, aussi pop que précise.
Deux maisons, une mémoire collective
Il fallait oser, réunir une icône de l’horlogerie populaire française et un orfèvre du cuir d’aviation pour dessiner les contours d’un hommage vibrant aux années 70. Kelton, la montre des premiers salaires, des campagnes publicitaires culte (« Vous vous changez… changez de Kelton »), renoue avec Chapal, dont les blousons laqués habillaient pilotes de chasse et idoles yéyé avec la même assurance.
Le résultat ? Deux chronographes graphiques, produits chacun à seulement 50 exemplaires. Une série très confidentielle donc, mais loin d’être discrète.
Un boîtier brut pour une époque brute
Ce chrono 1972 s’offre un boîtier acier sablé de 40 mm, franc et sans détour. Il ne cherche pas à flatter l’œil, mais à réveiller les souvenirs. Le calibre ST1901 qui l’anime, descendant direct du mythique Vénus 175 suisse, pulse à la main, dans le plus pur esprit mécanique. C’est un mouvement avec de la mémoire, un battement qui fait écho à celui des montres militaires des années 40 et aux chronos de pilotes des années 70. Un clin d’œil discret à l’histoire mondiale, côté poignet.
Cadrans cocardiers, bracelets insoumis
Le Sky Red & Blue, peut-être le plus rock des deux, joue sur une double cocarde inversée : française à gauche, américaine à droite. Un hommage bicéphale aux racines des deux maisons, mais aussi à une époque où l’on roulait aussi bien en R5 qu’en Mustang. L’autre version, Sky White, se veut plus épurée, presque silencieuse… pour mieux laisser parler les bracelets.
Chapal sort l’artillerie lourde : des cuirs laqués Chapalac, tannés végétalement, bicolores, brillants à souhait, et coupés dans ses ateliers historiques de Crocq. Chaque passant tranche, chaque surpiqûre claque, comme un rappel que la mode a parfois plus de mordant qu’un moteur V8. Là où l’aviation inspire les cadrans, c’est le rock psyché qui infuse les sangles.
Une montre manifeste
Au-delà de l’objet, cette collaboration est un manifeste. Celui d’un savoir-faire 100 % français, sans compromis ni sous-traitance. Un objet signé de l’artisan qui l’a façonné, un cuir teinté maison, un mouvement à l’ancienne, un hommage à une époque où le mot « style » avait encore un supplément d’âme.
Kelton x Chapal 2025 n’est pas une montre que l’on collectionne. C’est une montre que l’on porte pour se souvenir. De Dutronc, de Cevert, des blousons trop larges et des refrains trop forts. D’un temps où la France avançait en dansant.
Deva Le Grand pour Tendances Plurielles
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