Tendance Mode

Comment une espadrille peut-elle être bio ?

Chaussure star de la saison estivale, l’espadrille est une chaussure confortable qui peut également se porter pendant le printemps. Disponible sous toutes les formes : plate, plateforme et compensée, l’espadrille est un accessoire de mode qui a enfin trouvé sa place dans les maisons de luxe et les défilés prestigieux. Idéales pour les balades et les sorties entre amis, elles peuvent également être adoptées pour le bureau et la ville.

Cependant, une question se retrouve sur toutes les lèvres : l’espadrille est-elle écologique ? Effectivement, l’industrie de la mode est reconnue comme responsable d’une grande partie de la pollution terrestre. De fait, tous les produits conçus par cette industrie sont sujets à des controverses. Alors, l’espadrille est-elle bio ? Si tel est le cas, comment est-ce possible ? Explications.

Origines de l’espadrille

Avant de découvrir comment sont produites ces chaussures et de définir si elles sont vraiment bio ou non, nous jugeons utile de vous raconter la petite histoire des espadrilles.

Née en Espagne au cours du XIIIe siècle, l’espadrille est une chaussure qui se caractérise à l’époque par sa légèreté et sa semelle en corde de chanvre tressée. Toutefois, depuis son apparition, cet accessoire a subi les évolutions de la mode. Ainsi, en 1960, Yves Saint Laurent et la maison de mode Castaner créent la paire d’espadrilles à talons compensés.

Aujourd’hui, l’espadrille a conservé sa caractéristique de base et est généralement constituée de toile. Cependant, elle peut être également fabriquée avec du cuir, de la dentelle, du raphia, etc. Elle s’inspire aussi des autres chaussures tendance. Elle existe donc en version sandales pour les chaleurs estivales, et version sneakers pour un style plus streetwear.

À la question : une espadrille peut-elle être bio ? La réponse est oui ! En effet, des marques telles que Bhallot proposent des espadrilles bio fabriquées en Occitanie à partir de matières écologiques telles que le lin et le chanvre.

Les espadrilles se proposent de toutes les couleurs !
Les espadrilles se proposent de toutes les couleurs !

Quelles sont les étapes de conception de ces chaussures ?

Bien évidemment, pour le moment, les espadrilles proposées par les marques écoresponsables ne sont pas encore 100% naturelles. Effectivement, la semelle de la majorité des modèles est en caoutchouc non naturel et non tracé. Cependant, des efforts louables sont consentis pour limiter au maximum l’usage de matières néfastes pour la planète. Alors, comment ces chaussures sont-elles conçues ?

Étape 1 : transformation de la graine de lin en fibre

Le lin est considéré comme la première fibre naturelle cultivée sur le continent européen avec plus de 75 000 hectares de terrain cultivés chaque année. Pour inclure cette matière dans le processus de fabrication des espadrilles, la graine de lin subit différentes transformations. Ainsi, après la culture du lin, nous avons :

  • la moisson : lors de la récolte, le lin n’est pas coupé, mais arraché pour sauvegarder la fibre et extraire tout son potentiel. Il est ensuite placé dans le champ pour subir un rouissage.
  • Le rouissage : cette étape consiste à attendre que la nature fasse son travail en accélérant la dissolution de la tige et du liant, ce qui permet de relier les fibres entre elles. Ainsi, grâce à l’action du soleil, de l’air ainsi que de l’eau de pluie, on obtient un résultat satisfaisant.
  • Le teillage et le peignage : le teillage est la dernière phase par laquelle le lin passe pour que la tige soit séparée de la fibre. Ensuite, la culture est classée en 2 types de fibres : les courtes et les longues. L’une sera utilisée pour fabriquer du fil fin et l’autre pour un fil plus gros.

Quant au peignage, il est réalisé par les tailleurs et consiste à paralléliser les fibres entre elles. À la fin de cette opération, on obtient de belles mèches de lin.

Étape 2 : filature des mèches de lin

Les mèches obtenues sont envoyées en atelier pour subir une filature. Elles sont donc régularisées, tirées, réduites, puis torsadées pour devenir un fil.

Pour info, les ateliers dans lesquels sont envoyées les mèches de lin sont souvent installés à l’extérieur, car il y a très peu de filatures dans l’Hexagone et sur le territoire belge.

Étape 3 : l’ennoblissement du tissu

Une fois que la filature est terminée, l’étape de l’ennoblissement est enclenchée. Cette opération consiste à changer l’aspect des fils de lin et à leur donner les caractéristiques recherchées par les clients en matière de confort, de fonctionnalité et de design. Les traitements réalisés sur ces fils sont : le blanchiment, la teinture, l’impression ainsi que les apprêts.

Après avoir subi ces divers traitements, les fils sont envoyés chez un tisserand pour le tissage. Lorsque le tissu est prêt, il est envoyé dans une usine et bénéficie d’un traitement naturel qui le rend rigide, imperméable et résistant à l’abrasion. De fait, aucune opération chimique n’est réalisée sur le tissu. C’est ce textile renforcé qui est placé sur le bout de la chaussure.

Étape 4 : la fabrication de l’espadrille

La confection des espadrilles est réalisée dans un atelier artisanal. Dans cette usine, les ouvriers assemblent le tissu sur la semelle qui est composée de deux matières : du jute et du caoutchouc.

Pour concevoir une chaussure, le tissu en lin, la semelle en jute et la semelle en caoutchouc sont découpés pour chaque pointure. Ensuite, la partie en jute est recouverte d’un textile écru en coton. Après la couture du tissu du lin, la semelle en jute est agrafée sur une forme en bois. Par la suite, le tissu est collé sur la semelle grâce à une machine à monter.

Avec une machine petits points, toutes les parties sont cousues solidement entre elles. Cet appareil est une grosse machine à coudre qui, à travers son aiguille courbée, permet d’avoir une couture régulière, impeccable et résistante.

Une fois que le tissu et la semelle en jute sont cousus, l’ensemble est collé à la semelle en caoutchouc. Pour les espadrilles à lacets, l’étape de laçage est assez fastidieuse. En effet, il faut réussir à passer les lacets dans les toiles de lin sans casser les fibres. Cette étape est manuelle et nécessite une grande concentration. Enfin, la semelle en caoutchouc est découpée pour s’adapter à la chaussure.

Soyez le premier à commenter !

Laisser un commentaire