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Mouvex 1911 – Une résurrection horlogère

Mouvex 1911, la jeune marque horlogère aux lignes inspirées de l’Art déco, se réveille après de longues années de silence. Elle s’était endormie comme la Belle au Bois Dormant et revient aujourd’hui sur le devant de la scène, après plusieurs décennies d’inactivité. Véritable joyau horloger, la marque suisse a trouvé un nouvel élan, sous l’impulsion d’horlogers, sensibles à son histoire et à ses origines

Mouvement par Excellence

Mouvex 1911, a été fondée en 1911, à la Chaux-de-Fonds, une ville au cœur de l’horlogerie suisse qui a profondément marquée son histoire. Bâtie en 1656,  la Chaux-de-Fonds est également classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Réputée pour son plan en damier et son urbanisme horloger qui reflète les besoins particuliers d’une activité mono-industrielle, elle mélange avec intelligence habitat et ateliers. Sa construction en été conçue pour favoriser le développement de l’industrie horlogère au début du 20ème siècle et offrir les meilleures conditions de travail dans les ateliers.

Quelques architectes célèbres, comme Le Corbusier dont c’est la ville d’origine, ont notamment marqué de leur empreinte cette ville unique qui a vu naître nombre de marques horlogères, à l’instar de Corum ou Ebel.

En 1911, Eugène et Alice Levi-Blum, qui venaient de fonder Ebel, décident de créer la marque Mouvex, dont le nom est issu de la contraction de « Mouvement par Excellence ». Forts de cette nouvelle acquisition, ils réalisent sous son nom quelques lignes horlogères dans le style Art Déco. A cette époque, Alice Levi-Blum souhaitait créer des montres dédiées aux femmes et proposer aux parisiennes des pièces chics, bien faites mais avec un esprit couture, davantage inspiré par la mode que par l’horlogerie.  Selon une démarche très avant-gardiste pour l’époque, elle voulait une montre créative, Swiss Made, véritable accessoire de mode. Chaque semaine elle entreprenait un voyage à Paris, pour présenter ses collections aux élégantes et vendre ses nouveautés dans un Paris en effervescence. Parmi ses relations, elle compte notamment des personnalités comme Coco Chanel.

Mais rapidement Mouvex est mise entre parenthèse au profit d’Ebel qui concentre toute l’attention du couple Blum.

La renaissance de Mouvex

Longtemps oubliée, Mouvex 1911 renaît cette sous l’impulsion de jeunes talents et d’un des descendants d’Eugène et Alice Levi-Blum. Entre un design et une fabrication suisse et un siège social installé dans l’Arc jurassien, elle réunit tous les atouts pour poursuivre l’œuvre entamée au début du 20ème siècle, imprégnée d’un héritage avant-gardiste et Art Déco.

Sous l’influence de ses nouveaux propriétaires, elle prend cependant une direction plus horlogère, avec des montres de forme dont la taille imposante sied davantage aux poignets masculins.

Entretien avec Gabriele Guidi, l’un des propriétaires de la marque, multi-entrepreneur dans les domaines de la création, de l’innovation et de l’horlogerie  

Pourquoi avoir voulu racheter Mouvex 1911 ?

Gabriele Guidi : Mouvex 1911 possède toutes les qualités pour devenir une belle marque. Entre une histoire débutée en 1911 en Suisse et un pédigrée que beaucoup lui envieraient : ses fondateurs ont créé avec Ebel une marque qui est passée à la postérité, elle fait déjà rêver. Nous cherchions un nom à racheter, l’opportunité s’est présentée il y a cinq ans avec Mouvex. Pour agrémenter le tout, nous avons la chance d’avoir à nos côtés l’un des descendants d’Eugène et Alice Blum, qui a conservé des archives passionnantes et qui connaît très bien l’histoire familiale.

Pourquoi voulez-vous absolument associer Mouvex et le style Art déco ?

Gabriele Guidi :  Dans un premier temps nous ne souhaitions pas rompre avec les origines de la marque, née en 1911, pendant une période stylistique très riche, entre la fin de l’Art nouveau, le style sapin propre à la région et le début de l’Art déco. Dans une ville où Le Corbusier a laissé son empreinte, les courants de cette époque ont encore du sens, et l’Art déco est un style architectural qui s’est développé dans le Jura Suisse, pendant la période qui a vu naitre Mouvex.

Tous ces éléments expliquent pourquoi la collection actuelle de Mouvex 1911 est restée fidèle à l’esprit Art déco, combinant les droites et les courbes, les carrés et les ronds, pour aboutir à une alliance subtile entre inspiration moderne et savoir-faire horloger traditionnel suisse. Pour les premières Mouvex, nous avons imaginé une montre de forme reposant sur un carré et un cercle. Ces motifs de base ont été retravaillées en coupant certains contours et en modifiant les angles jusqu’à correspondre à une boîte très identifiable. Le cadran composé de plusieurs niveaux, met en valeur les lignes des aiguilles. Une pièce découpée au milieu du cadran permet de contempler le mécanisme automatique qui bat au rythme des secondes.

En conservant précieusement l’esprit Art déco, nous intégrons une touche locale à cette marque historique. Les lignes géométriques gravées au dos du boitier rappellent l’influence de ce mouvement sur l’horlogerie et l’architecture.

Comment se décline la collection Mouvex 1911 ?

Gabriele Guidi : La collection se compose d’une boîte de forme, déclinée en 3 couleurs : en acier poli, PVD noir ou PVD or rose.

Nous avons insisté sur la qualité des composants et des matériaux pour un prix très attractif. Les montres sont équipées de mouvement ETA 28224-2, d’une glace et d’un fond saphir. J’ai souhaité intégrer mon Italie d’origine à ce projet en choisissant des bracelets en cuir italien. Les montres sont également montées sur des bracelets en silicone et en acier.

Quelles sont les particularités de Mouvex 1911 ?

Gabriele Guidi :  Cette marque historique, bénéficie d’un potentiel unique qu’il aurait été dommage de voir disparaître.

Elle possède un design identifiable très contemporain malgré l’influence Art déco, elle propose des innovations comme des bracelets interchangeables, compatibles avec les produits horlogers Apple. Le bracelet qui a les mêmes dimensions que celui des montres Apple est facile à manipuler.

Dans une volonté de lutter contre le gaspillage, et de protéger l’environnement, l’écrin a été pensé pour être réutilisé et avoir une seconde vie. Convertible en présentoir pour smartphone, il permet de charger les portables et se transforme en amplificateur acoustique naturel, idéal pour écouter de la musique.

Quel est son réseau de distribution ?

Gabriele Guidi : Dans un premier temps nous optons pour la vente en ligne, avant d’aborder un mode de distribution plus classique. La première collection a été réalisée en 500 exemplaires numérotés, elle est vendue en ligne à 990€.

Nathalie Koelsch pour Montres & Tendance

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